réorganisation des armées

mardi 1er juillet 2008 08:50 par la Semaine Numérique    Lorraine

la Lorraine craint d'être exsangue.

La Lorraine, où sont déployés quelque 24.500  personnels militaires et civils des armées, craint d'être "saignée" par la  réorganisation de la Défense, ses élus estimant que quatre régiments au moins  devraient être rayés de la nouvelle carte militaire dans la région.

Selon le président (PS) du conseil régional, Jean-Pierre Masseret, 4.000 emplois militaires et civils seront supprimés à la faveur de la réorganisation projetée. Selon lui, "la Lorraine n'a pas à supporter, en plus des (...)  fermetures industrielles, la disparition d'une partie de ses régiments".
"Avec cette réorganisation, la région va connaître une saignée comparable à  celle survenue il y 20 ans, lors de la crise de la sidérurgie", prévient Roger Cayzelle, président du Conseil économique et social (CESL), en rappelant que  la Lorraine perdra déjà plus de 2.000 emplois industriels directs en 2008.
Pour Claude Gaillard, chef du groupe UMP au Conseil régional, "les bassins d'emplois lorrains, déjà fragilisés par une reconversion industrielle encore inachevée (...), verraient leurs difficultés amplifiées par des fermetures de garnison".
Philippe Buron-Pilatre, vice-président du CESL, chiffre à près de 7% l'impact économique de l'armée rapporté au produit intérieur brut régional.
"Un régiment équivaut, peu ou prou, à 1.000 hommes, 3.000 familles et 30 millions d'euros injectés annuellement dans l'économie locale", précise-t-il.

Selon un document de travail du ministère de la Défense, quatre régiments seraient dans le collimateur du ministre Hervé Morin, qui doit dévoiler dans les prochains jours la nouvelle carte militaire.

Bitche (Moselle, 5.700 habitants) verrait partir en 2011 à Montpellier le 57e régiment d'artillerie (1.200 hommes, dont 100 civils). "Si le 57e RA est dissous, 2.500 personnes devront quitter Bitche", a déclaré récemment Yves Peiffer, délégué FO pour les personnels civils de la région Terre Nord-Est.

Dieuze (Moselle, 3.600 habitants) perdrait, elle, le 13e régiment de dragons parachutistes (950 hommes, dont 30 civils). Spécialisé dans la recherche de renseignements pour les états-majors de grand commandement  français et alliés, fréquemment engagé sur des théâtres d'opérations  extérieurs, le 13e RDP serait installé à Souges (Gironde). "Si ce départ  devait être confirmé, je promets de faire du foin", tonne le maire, Fernand  Lormant.

A Commercy (Meuse, 7.000 habitants), le 8e régiment d'artillerie (912 hommes, dont 31 civils) serait dissous. Pour le président de l'union des commerçants, Serge Dupuis, le départ du régiment représenterait un manque à  gagner de vingt millions d'euros.

A Lunéville (Meurthe-et-Moselle, 20.000 habitants), le 53e régiment de transmission (950 hommes, dont 35 civils) serait en sursis. Selon le Canard Enchaîné du 25 juin, le maire (UMP), Jacques Lamblin, aurait réussi à sauver  "son" régiment en faisant le siège du bureau du ministre de la Défense. Le 53e  RT a pour mission de mettre en oeuvre des moyens radio, satellitaires et informatiques entre les hommes sur le terrain, le haut commandement national  et les alliés.