"la promesse faite à Gandrange"

mardi 1er avril 2008 11:20 par Robert Koch    

Appels à Nicolas Sarkozy pour qu'il la tienne ...

Elus, syndicats, collectivités locales et  industriels ont appelé lundi Nicolas Sarkozy à tenir sa "promesse" de  maintenir en activité l'aciérie de Gandrange (Moselle) dont ArcelorMittal, qui  ne veut pas vendre, doit confirmer vendredi la fermeture partielle.  La charge a été menée par le PS qui a exigé du chef de l'Etat qu'il "tienne les promesses faites devant les salariés" lors de sa visite dans l'usine  mosellane le 4 février.    

"Il serait incompréhensible que cet engagement du président de la République ne soit pas tenu"
, a estimé à Paris Stéphane Le Foll, bras droit du premier secrétaire François Hollande.    

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a indiqué lundi à i-télé que Nicolas Sarkozy "aurait un contact" avec le PDG d'ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, "dans les prochains jours". Il "aura un contact avec M. Mittal dans les prochains jours et il tiendra ses engagements", a affirmé M. Chatel.

"Soit nous arrivons à convaincre Lakshmi Mittal, (le patron indien d'ArcelorMittal, de revenir sur son plan de restructuration, ndlr) et nous investirons avec lui, soit nous trouvons un repreneur, et nous investirons avec lui"
, avait assuré à Gandrange le président devant 400 sidérurgistes.

"Votre visite à Gandrange (...) vous place en première ligne"
, a écrit  lundi à Nicolas Sarkozy, le président (PS) du conseil régional de Lorraine, Jean-Pierre Masseret. "M. Mittal, la seule personne à décider en dernier ressort, vous doit des explications", a ajouté M. Masseret.

Dimanche, la porte-parole du groupe PS à l'Assemblée et députée de Rombas (Moselle), Aurélie Fillippetti, avait annoncé qu'elle demanderait "l'appui" du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, craignant "que les belles paroles du président de la République ne soient que des effets d'annonce".

Le plan de restructuration annoncé début janvier par ArcelorMittal prévoit une fermeture d'ici à avril 2009 de l'aciérie électrique et du train à billettes (installation de laminage), entraînant la suppression de 575 des  1.108 emplois de l'usine spécialisée dans les aciers longs, le segment le plus profitable de la métallurgie.

Selon la CFDT le groupe confirmerait ce plan lors d'un comité d'entreprise vendredi à Metz.

Lundi à Paris, la direction d'ArcelorMittal France a déclaré que la  question de la cession de Gandrange "ne se posait pas", répétant qu'elle"n'avait reçu aucune offre" de reprise du site.

M. Sarkozy doit "forcer" M. Mittal à vendre Gandrange, a estimé pour sa part à Amnéville (Moselle) Alain Stahl, directeur de cabinet du député-maire  (UMP) de la ville, qui a présenté vendredi à Bercy le groupe sidérurgique  brésilien Gerdau comme candidat à la reprise. "Gerdau (...) n'est pas intéressé par l'acquisition de l'usine  d'Arcelor-Mittal", a affirmé le sidérurgiste à son siège de Porto Alegre (Brésil).

Les syndicats ont également demandé à M. Sarkozy de tenir la "promesse faite à Gandrange".  "Le président de la République a dit que le site ne fermerait pas. Il faut que sa promesse soit tenue", a estimé le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly.

Le Premier ministre, François Fillon, a réaffirmé pour sa part l'objectif  du gouvernement que "tous les emplois" soient préservés mais aussi que "les capacités industrielles de notre pays, en particulier dans le domaine de la sidérurgie, ne se réduisent pas".